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Paroisse Saint-Mary de Haute-Auvergne

Massiac -Cantal


Retour sur les premiers jours de la dernière assemblée épiscopale à Lourdes, début novembre.

Publié par p@roisse s@int M@ry sur 27 Novembre 2019, 10:31am

Catégories : #Respect de la Création, #Vie diocésaine

Retour sur les premiers jours de la dernière assemblée épiscopale à Lourdes, début novembre.

L’humanité prend conscience des limites de notre mode de vie.

C’est par ces mots que le président de la Conférence des Evêques de France, Mgr de Moulins-Beaufort, a ouvert la session de travail de l’assemblée sur le thème de la « transformation écologique » dans la droite ligne de Laudato Si’ (Encyclique du pape François).

Pour la première fois, l’assemblée réunissait autour de chaque évêque deux invités diocésains « avec qui il souhaitait réfléchir à l’avenir de la mission dans leur diocèse » pour vivre une synodalité* nouvelle autour des enjeux écologiques. Le fond et la forme se sont révélés être deux raisons fortes pour considérer cette assemblée comme novatrice.

Le fond. Il s’agissait d’abord d’entendre six témoins, ayant décidé de changer radicalement de vie par souci écologique, pour construire une base commune de connaissances et d’émulation, avant de réfléchir à la suite à donner dans les diocèses.

La forme. L’hémicycle qui réunit habituellement une centaine d’évêques et cardinaux, s’est ouverte à 330 personnes pour 338 places. Parmi les invités, on comptait 55 hommes et 48 femmes laïcs, et seulement 9 prêtres, 4 diacres permanents, 1 religieuse et ajoutons deux bébés ayant suivis leurs mamans. Les méthodes de travail utilisées ont été celles des entreprises « agiles » ou de milieux alternatifs, sans doute assez inédites pour un bon nombre d’évêques et de laïcs. Elles s’inscrivent pleinement dans une démarche d’écologie intégrale qui appelle à stimuler l’intelligence collective, la collaboration et l’écoute.

La question de l’écologie a été choisie pour sa dimension globale, permettant d’échanger avec le monde d’aujourd’hui notamment avec les jeunes générations. Les six témoins en ont été le reflet tant par leur âge que leur propos francs et ouverts. D’horizons différents, ils ont bousculé les représentations des échanges lissés attendus face à un public ecclésial. Du haut fonctionnaire à l’écolo engagé en passant par l’ingénieur agronome collapsologue, qu’allions-nous entendre ? Une vision noire du monde à venir ou verte post-soixante-huitarde ?

Ni l’une ni l’autre. Chacun, de sa place, a raconté comment une menace peut être une promesse pour reprendre les mots d’Elena Lasida (docteur en Sciences Sociales et Economiques à la Catho de Paris). Ils ont aussi dit comment cette prise de conscience a été exigeante et continue de l’être pour vivre une cohérence dans leur style de vie. Cependant, cette authenticité n’a pas empêché leur enthousiasme et leur envie d’être acteurs. Soyons honnêtes, nous avons tous été saisis par leurs paroles. Paraphrasant Jonas et le texte hébreu, l’un d’entre eux nous a partagé sa question : Comment voulons-nous être bouleversés ? Ce qui peut se traduire par « détruits » ou « changés ».

Des temps d’ateliers, animés avec audace par des méthodes de travail d’où émergent la collaboration et la créativité, ont permis de s’approprier les contenus. Un processus a été lancé. Nous ne savons pas où il nous mènera, mais cette expérience d’écoute et d’encouragement collectifs a conforté chacun pour construire de nouvelles initiatives. « L’écologie non comme une contrainte, mais comme un chemin de conversion. » nous a-t-il été dit.

Quelle suite dans les diocèses ? Selon les endroits, des groupes diocésains ou locaux ont déjà été mis en place, voire même missionnés. Pour l’Auvergne, le diagnostic est large puisque le diocèse du Puy a déjà une commission « Maison commune » et des actions phares ; celui de Clermont est en train de vivre un jumelage avec un diocèse vert de Madagascar ; à Moulins, c’est une équipe de jeunes qui se saisi du sujet. Localement dans le Cantal, un groupe est en cours de constitution. Il pourra s’appuyer sur des orientations du synode qui n’avaient pas encore été mises en œuvre et sur l’expérience de deux communautés labellisées Eglise verte : celle des frères de Saint-Jean à Murat et celle de la paroisse St Mary de Haute-Auvergne à Massiac !

Cécile Vacher, laïc invitée avec Michel Angelier par Mgr Bruno Grua

 

*La «Synodalité» est une vieille tradition dans l’Eglise. Elle consiste à prendre des décisions en commun. L’Eglise orthodoxe a gardé ce mode de gouvernement. L’Eglise catholique tente d’y revenir depuis le Concile Vatican II (1962- 1965). Le pape François accélère fortement ce mouvement pour rompre le centralisme décisionnel. (La Croix)

 

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